L'histoire de l'eau à Paris

L’histoire d’Eau de Paris, c’est celle d’un choix fort de la Ville de Paris : celui d’une gestion directe et publique de l’eau par un opérateur industriel et commercial unique. Mais c’est aussi et d’abord l’histoire de l’eau, de Lutèce à Paris : celle d’une ville traversée par la Seine, rapidement devenue un centre de pouvoir politique, qui s’est dotée d’un patrimoine hors du commun adapté à l’évolution du territoire et de la population parisienne au fil des siècles.

Quel que soit le pays où l'on se trouve, quand on a besoin d'eau, la première question qu'on se pose est celle-ci : où y-a-t-il une source ?

Georges Eugène Haussmann

Préfet de la Seine de 1853 à 1870

L'eau à Paris : incursion dans l'histoire

16e siècle

Les 350 000 Parisiennes et Parisiens ne bénéficient pas d’une eau de qualité.

1613

Marie de Médicis fait construire l’Aqueduc Médicis pour alimenter des fontaines publiques sur la rive gauche et les jardins du Palais du Luxembourg.

1860

Le Conseil de Paris vote un vaste programme, porté par Haussmann, d’alimentation en eau de Paris et d’évacuation des eaux usées.

1867

Eugène Belgrand est nommé Directeur du service de l’eau et entame des travaux titanesques dont notamment la construction des aqueducs.

1893

La construction de l'aqueduc de l'Avre débute en juin 1891 pour s'achever en mars 1893.

1900

La construction de l'aqueduc du Loing débute 1897 et se finalise en 1900, en complément de l'aqueduc de la Vanne.

1925

L'aqueduc de la Voulzie construit en 1925 est une canalisation de transport d'eau potable relevant du réseau d'alimentation en eau potable de Paris.

1984

En 1984, la Mairie de Paris privatise la distribution de l’eau à Paris.

1987

En février 1987, la production de l’eau potable est confiée à une Société d’Économie Mixte : SAGEP

2005

Le 1er janvier 2005, la SAGEP prend le nom d’Eau de Paris !

2008

Le 24 novembre 2008, le Conseil de Paris décide de remunicipaliser le service de l’eau.

2010

Eau de Paris devient l’opérateur municipal du service public de l’eau dans la capitale, en charge de production, du transport et de la distribution.

Dès l’Antiquité

La Seine est au cœur de la capitale. Paris est née et s'est développée grâce à l'eau. L'eau et la Seine ont d’ailleurs donné à Paris sa devise "Fluctuat nec mergitur" et son blason avec le bateau des Nautes.

La rive gauche de la Seine constitue le cœur de la cité antique de Lutèce. L’eau est d'abord puisée dans le fleuve. Au IIe siècle après JC, un aqueduc est construit. Il s'agit du premier ouvrage d'adduction d'eau de la cité. Long de 16 km, il transporte l'eau captée sur les plateaux de Wissous et de Rungis jusqu'au pied de la montagne Sainte-Geneviève. L'aqueduc fut utilisé pendant plus de 500 ans. Puis il fut victime du manque d’entretien consécutif aux invasions barbares.

Reconstitution de Lutèce, l'aqueduc gallo-romain d'Arcueil. Dessin, Paris, musée Carnavalet | ©Musée Carnavalet / Roger-Viollet

Au Moyen Âge, l’eau des Sources du Nord

Au Moyen Âge, les congrégations religieuses de Paris sont riches et puissantes. Installées loin de la Seine, leurs besoins en eau sont importants, d'autant qu'elles assurent souvent des fonctions d’accueil pour les personnes malades. A titre d’œuvres pieuses, les communautés religieuses vont financer de nouveaux aqueducs destinés à alimenter les abbayes mais aussi quelques fontaines publiques.

Au cours du XIIe siècle, se construit ce qu'on appelle les « sources du Nord » : un réseau d'aqueducs destiné à dériver l'eau captée sur les collines du nord-est de Paris (Belleville, Pré Saint-Gervais).

Regard de la Lanterne, Paris 19e | ©Eau de Paris

La Renaissance de l’aqueduc

A la fin du XVIe siècle, Paris grandit anarchiquement. Les 350 000 Parisiennes et Parisiens ne bénéficient pas d’une eau de qualité. Sous le règne d’Henri IV, on cherche à restaurer l’aqueduc romain de Lutèce. Mais sa réutilisation est finalement impossible car trop dégradé. En 1613, la régente Marie de Médicis fait construire l’Aqueduc Médicis, pour alimenter des fontaines publiques sur la rive gauche et les jardins de son palais du Luxembourg. Mais Jusqu’au XIXe siècle, l’eau de Paris est essentiellement puisée directement dans la Seine.

Aqueduc de Médicis | ©Eau de Paris

Le XIXe siècle, le siècle des grands travaux

Imaginé au 19e siècle et toujours en service, le système d’adduction d’eau de Paris témoigne de l’intelligence des travaux titanesques menés par Eugène Belgrand sous Napoléon III.

Entre 1836 et 1866, Paris passe de 1 à 2 millions d’habitants. En 1860, Le Conseil de Paris vote un vaste programme d’alimentation en eau de Paris et d’évacuation des eaux usées. Ce projet est porté par Georges Eugène Haussmann, alors préfet de la Seine. L'ingénieur Eugène Belgrand est nommé directeur du service de l’eau.

Il engage alors de grands travaux pour développer et moderniser le réseau d’eau de la capitale. Son objectif : offrir aux Parisiens une eau de grande qualité. Ces travaux titanesques sont à l’origine d’une grande partie du patrimoine encore géré aujourd’hui par Eau de Paris. Il est décidé de capter des sources loin de Paris, jusqu’à 150 km au-delà de la capitale. Les eaux seront acheminées jusqu’aux portes de Paris par deux aqueducs : la Dhuys (1863-1865) et la Vanne (1866-1874).

Après le décès d’Eugène Belgrand, trois autres aqueducs sont construits, qui acheminent encore aujourd’hui la moitié de la consommation d’eau potable des Parisiennes et des Parisiens : l’Avre (1890-1893), le Loing (1897-1900) et la Voulzie, dont les travaux ne s’achèveront qu’après la guerre, en 1925. 

Photo de la source d’Erigny
Source d’Erigny après captage, sources de la Vigne, 1893 | ©Eau de Paris
Photo de l'aqueduc de la Voulzie
Passage de l'aqueduc de la Voulzie à Champagne sur Marne
Photo du réservoir de Montmartre
Construction du réservoir de Montmartre 1860
Photo des réservoirs de Montsouris
Construction des réservoirs de Montsouris, recevant les eaux de la Vanne, du Loing et du Lunain, Paris (14e arr.), vers 1870 | ©Eau de Paris
Photo de la construction du pont-aqueduc de la Vanne
Construction du pont-aqueduc de la Vanne au-dessus du Pont Aqueduc Médicis, Arcueil, vers 1870 | ©Eau de Paris
Photo de travaux de l’aqueduc du Loing
Doublement des siphons de l’aqueduc du Loing, siphon de la Bièvre, vers 1900 | ©Eau de Paris
Photo de pose de conduite en tranchée de l'aqueduc de la Voulzie
Pose de conduite en tranchée, construction de l’aqueduc de la Voulzie, 1924 | ©Eau de Paris
Photo d'un porteur d'eau à Montmartre
Porteur d'eau devant le cabaret du Lapin Agile à Montmartre | ©Albert Harlingue/ Roger-Viollet

Paris, vers 1910

photo de Parisiens autour d'une fontaine
Parisiens lors d'une vague de chaleur, Paris, juin 1914 | ©Maurice-Louis Branger / Roger-Viollet
Photo de la crue de la Seine
Crue de la Seine | ©Neurdein / Roger-Viollet

Paris, avenue Ledru-Rollin, janvier 1910

 

Photo de la roue motrice de Chigy
Roue motrice, usine de Chigy, région de Sens (Yonne), 1931 | ©Eau de Paris
Photo de l'atelier de Longueville
Atelier de Longueville (77) 1949 | ©

Le XXe siècle, entre gestion publique et privée

Jusqu’en 1985, la production et la distribution d’eau à Paris étaient gérées par un service municipal. Seule la gestion commerciale était déléguée à la Compagnie générale des eaux (CGE). En 1984, la Mairie de Paris privatise la distribution de l’eau à Paris. La Compagnie des Eaux de Paris, filiale du groupe Veolia s’occupe de la rive droite. La société Eau et Force Parisienne des Eaux, filiale du groupe Suez gère la rive gauche.

En février 1987, la production de l’eau potable est confiée à une Société d’Économie Mixte. C’est la création de la Société Anonyme de Gestion des Eaux de Paris (SAGEP). Le capital est détenu à 70 % par la Ville de Paris, à 14 % par la Lyonnaise des Eaux, à 14% par la Compagnie Générale des Eaux et à 2% par des sociétés municipales. Le 1er janvier 2005, la SAGEP prend le nom d’Eau de Paris !

Vers l’eau publique

Le 24 novembre 2008, le Conseil de Paris décide de remunicipaliser le service de l’eau. Il crée à cet effet un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC).

En prenant cette décision, la Ville de Paris a voulu affirmer que la gestion de l’eau, bien commun de l’humanité, devait rester une affaire publique. Cette démarche s’inscrit dans un mouvement général en France de retour à la gestion publique du service de l’eau.

Eau de Paris a pour mission centrale d’offrir aux parisiens une eau de qualité au juste coût, tout en garantissant un haut niveau de performance. Les problématiques de la gestion de l’eau à Paris s’inscrivent désormais sur le long terme dans des considérations aussi bien techniques que sociales et environnementales.

En mai 2009, Eau de Paris, nouvel établissement public à caractère industriel et commercial, prend en charge la production et le transport de l’eau. En janvier 2010, Eau de Paris devient l’opérateur municipal du service public de l’eau dans la capitale, en assurant également la distribution. Le 1er mars 2017, Eau de Paris est devenue le prestataire unique de défense extérieure contre l’incendie (DECI) à Paris. En 2020, Eau de Paris lance son dispositif d’aides pour les agriculteurs. C’est une première pour un opérateur d’eau en France.

Le patrimoine historique d'Eau de Paris

Eau de Paname - Aqueduc d'Arcueil - épisode 1

Eau de Paname- Aqueduc d'Arcueil - épisode 1

Nous partons à la découverte des secrets des eaux de Paname et aujourd'hui avec Frédéric on va s'intéresser à un élément indispensable, au bon fonctionnement des eaux de la capitale.

Alors là nous prenons la direction de l'Ile-de-France, plus précisément Arcueil-Cachan où nous allons découvrir la grande histoire mais je dis la grande histoire avec un h majuscule de l'eau de Paris.

La grande histoire! Oui! 

Surplombant les habitations et les jardins se dressent 77 arcades de pierre meulière de 38 mètres de haut formant un imposant témoignage de l'histoire : l'aqueduc de la Vanne. Long de plus de 150 km, l'aqueduc est destiné à alimenter Paris en eau à partir des sources captée dans la région de Sens. Il est en fait composé de trois aqueducs superposés : un premier date de l'époque gallo-romaine et qui aboutira à proximité des thermes de Cluny conçu à la même époque. Il servait alors à acheminer les eaux du plateau de Rungis vers le centre de Lutèce. Le deuxième, l'aqueduc Médicis dont les travaux ont été commandés par Henri IV puis repris par Marie de Médicis permettait d'acheminer les eaux jusqu'au palais du Luxembourg. Enfin, le troisième aqueduc situé juste au dessus de l'aqueduc Médicis fut érigée par l'ingénieur Eugène Belgrand en 1874 pour amener l'eau jusqu'au réservoir de Montsouris. Le pont aqueduc d'Arcueil Cachan impressionne par sa hauteur et veille depuis bientôt 150 ans sur les communes avoisinantes. Depuis maintenant plus de dix neuf siècles les aqueducs continuent d'acheminer les eaux potables vers Paris et permettent ainsi d'alimenter les réservoirs, habitants et fontaines de la capitale. Cet aqueduc que nous venons de voir sur les images est toujours un service et il permet d'emporter jusqu'à la capitale environ 140 mille mètres cubes d'eau potable chaque jour. Oui Frédéric et sachez qu'en Ile-de-France et au delà de la Normandie et de la Bourgogne ce n'est pas moins de 470 km d'aqueducs qui acheminent l'eau souterraine et cela sans aucune dépense d'énergie.

Allez on se retrouve très prochainement pour une autre belle histoire d'Eau de Paname !

Eau de Paname : les cascades des Buttes de Chaumont - épisode 2

Eau de Paname : les cascades des Buttes de Chaumont - épisode 2

Frédéric, je suis ravi de vous retrouver dans ce magnifique parc des Buttes Chaumont pour une autre belle histoire d'Eau de Paname. 

 Et comment ! Dans l'un des plus beaux parcs de la capitale, nous sommes dans le 19ème arrondissement.

Vous m'aviez promis de faire trempette mais elle est où l'eau là? ça baigne, regardez.

Dans ce parc du 19ème arrondissement de Paris, le 5ème plus grand espace vert de la capitale, se trouve la colline du mont Chauve. Voici comment on appelait au 17ème siècle, le parc des Buttes Chaumont qui se situe sur d'anciennes carrières de gypse, autrefois malfamées et insalubres. Soucieux d'offrir aux ouvriers un lieu de quiétude et de verdure, Napoléon commande cet espace vert au baron Haussmann et à l'ingénieur Jean-Charles Alphand. Dès 1864, les carrières sont aménagées, on mélange de la roche naturelle et artificielle et un lac de 2 hectares est créé, alimenté par 3 ruisseaux. Dans l'entrée d'une carrière souterraine, une grotte artificielle est formée au fur et à mesure de l'extraction de pierres à plâtre. Dans ce décor romantique orné de nombreuses fausses stalactites pouvant aller jusqu'à 8 mètres de long, on trouve plusieurs petites cascades venant titiller les eaux calmes du lac. Mais voici la pièce maitresse des lieux, la plus grande cascade des Buttes Chaumont qui s'écoule sur 32 mètres de hauteur est alimentée par le réseau d'eau non potable de Paris. 3 ans de travaux, 1000 ouvriers, une centaine de chevaux et 800 000 m3 de terrassement furent nécessaires pour élaborer ce qui deviendra le plus beau parc public du second empire. 

Petite information supplémentaire. Ce part des Buttes Chaumont a été inauguré très officiellement en 1867 à l'occasion de l'exposition universelle de Paris. Oui et sachez que la ville de Paris ne compte pas moins de 15 hectares de réservoirs qui constituent une véritable réserve écologique où peuvent se reproduire en toute tranquillité des dizaines d'espèces.

Eau de Paname - Fontaine Wallace - épisode 3

Eau de Paname - Fontaine Wallace - épisode 3

Bonjour, je cherche une star pour une nouvelle histoire d'Eau de Paname. Mais non, pas vous, elle à côté là !

Une star, mais c'est une icône ! C'est un monument parisien que tout le monde connaît très bien, enfin croit connaître, regardez.  Aujourd'hui à Paris on trouve une multitude de sources d'eau, des ruisseaux et cascades dans les parcs et jardins, de nombreuses fontaines aux abords des rues et des places, mais la fontaine d'eau potable emblématique des rues de Paris est la fontaine Wallace. En 1870 les parisiens subissent une pénurie d'eau, le prix augmente et de nombreux habitants se trouvent dans l'impossibilité d'en trouver gratuitement. Sir Richard Wallace, un riche philanthrope britannique fait don à la ville de 50 modèles de fontaine qui porteront désormais son nom. La première, posée en 1872 rencontre un vif succès auprès des parisiens qui veulent goûter l'eau à la brasserie des quatre femmes, quatre cariatides en fonte représentant les quatre vertus : bonté, simplicité, charité et sobriété. Elles soutiennent un dôme décoré d'écailles dont le sommet est ornée de dauphins. L'eau s'écoule en un mince filet depuis le centre du dôme puis tombe dans une vasque. Amateurs d'art, Richard Wallace imagine lui même son modèle et choisit la fonte de fer, matériau résistant et facile à produire. Les emplacements des fontaines sont choisis par la ville ainsi que la couleur, un vert profond comme tout le mobilier urbain de l'époque afin d'être discret et en harmonie avec les parcs et les allées bordées d'arbres.

Aujourd'hui la nouveauté à Paris, ce sont plus de 15 fontaines d'eau pétillante installées dans tout Paris.

Les fontaines Wallace sont associés à la ville de Paris et pourtant, savez vous qu'il en existe dans d'autres villes de France et même à l'étranger en Espagne au Canada et au Brésil ?

Et en tout à Paris, il y a 1 200 fontaines publiques et points d'eau potable accessibles à tou.te.s !

Eau de Paname - Les regards des Sources du Nord et la lanterne à Belleville - épisode 4

Eau de Paname - Les regards des Sources du Nord et la lanterne à Belleville - épisode 4

Je vous sens inquiet Frédéric !

Soyez prudent !

Vous avez peur que je me noie ? Mais dites-moi, comment faisait-on autrefois pour acheminer l'eau sans moyens modernes jusque dans la capitale ?

Et bien pour le comprendre nous vous emmenons à Belleville découvrir un lieu mystérieux, fascinant, qui a beaucoup compté dans le développement de l'eau à Paris.

Sur les hauteurs de Belleville on a exploité depuis le Moyen-Age les fameuses eaux de Belleville qui servaient à alimenter les abbayes des environs. Au XIIIe siècle, Paris construit le grand aqueduc de Belleville qui permettait de conduire les eaux de la colline vers les zones en contrebas pour apporter l'eau de source à la population. Afin de contrôler la qualité des eaux de ces sources et assurer la maintenance de l'aqueduc, on construit en surface des bâtisses à l'architecture diverse qu'on nomme des regards et qui permettent d'accéder aux sources et d'offrir une aération constante des sous sols. Avec le temps, certains de ces regards ont disparu mais d'autres subsistent encore comme celui de la Lanterne, rue Compans dans le 19e arrondissement. Sous son lanternon et sa coupole de pierre, un double escalier et ses rampes en fer forgé nous amène au bassin central et à son plancher de chêne. Construit au 14e siècle, le regard de la Lanterne fut détruit par les guerres puis reconstruit entre 1583 et 1613. Le regard de la Lanterne permettait à l'époque de fournir 2 litres d'eau par jour et par habitant. Tous ces petits monuments qui subsistent encore sont classés depuis 2006 au titre des monuments historiques mais n'alimentent plus Paris en eau depuis le 19e siècle.

Un grand merci aux passionnés de l'ASNEP, l'association qui gère ces lieux et qui propose toute l'année des visites pour les plus curieux.

Oui, sachez Frédéric que la dépense moyenne en eau pour une famille parisienne de quatre personnes est de un petit euro par jour. Allez, on se retrouve très prochainement pour une autre belle histoire d'eau de Paname.

Moi je vous ai apporté 2 euros, pour deux jours de douche. Et bien, justement donnez, aller merci au revoir ! 

Eau de Paname - Réservoir de Passy - épisode 5

Eau de Paname - Réservoir de Passy - épisode 5

Ce qui est formidable à Paris c'est que l'on peut passer à côté de certains bâtiments sans imaginer un seul instant ce qui se passe derrière les murs. 

Et nous en avons la preuve ! Nous vous emmenons quelque part dans le 16e arrondissement.

A l'angle des rue Copernic et Lauriston se dressent d'épais murs de béton aux allures de forteresse. De l'autre côté des murs, de longs tunnels entièrement voûtés de plus de six mètres de haut nous dévoilent un dédale de ruelles très étroites et c'est à 55 mètres au dessus du niveau de la Seine que ce lieu nous livre enfin son secret. Nous voici au réservoir de Passy, l'un des principaux lieux de stockage d'eau non potable de Paris. Trois immenses bassins remplis d'eau totalisant 60 mille mètres cubes ont été construits à partir de 1858 et servaient à l'époque à alimenter les fontaines. Neuf ans de travaux ont été nécessaires pour les relier à l'eau de la seine via l'usine d'Auteuil. A la fin du 19e siècle avec les avancées scientifiques de Pasteur, on juge à l'eau relevée de ces pompes impropre à la consommation et décida de séparer à Paris les réseaux d'eau potable et non potable tels que nous les connaissons aujourd'hui.

Le premier réservoir mis en service en 1866 baptisé Villejust est d'environ 3000 mètres carrés il est formé de deux bassins superposés et fermée par une dalle couverte d'herbe. Le plus grand bassin nommé Réservoir Copernic construit en 1898 permet de stocker 22 mille mètres cubes d'eau, enfin cet espace qui représente une superficie de 13 mille mètres carrés situé en plein coeur du 16e arrondissement constitue aujourd'hui une sorte de lac artificiel avec un écosystème soigneusement entretenu est très apprécié pour la sauvegarde de la biodiversité.

Ces réservoirs servent désormais à alimenter les cascades du bois de Boulogne mais aussi à nettoyer les rues, les égouts et à arroser les parcs et jardins de tout l'ouest parisien. Et l'utilisation de cette eau non potable est un formidable atout environnemental et surtout c'est bon pour la planète. 

Allez on se retrouve très prochainement pour une autre belle histoire d'eau de Paname cas quelle planète.

Quelle planète ? Vous avez perdu la boule vous.

Eau de Paname - Puits à l'Albien de la Butte-aux-Cailles - épisode 6

Eau de Paname : Puits à l’Albien de la Butte-aux-Cailles - épisode 6

 

Frédéric, mon cher Frédéric, mon bon Frédéric, s’il y a une expression qu’il ne faut jamais dire à Paris c’est « Fontaine, je ne boirai pas de ton eau » !

Encore une fois vous avez raison Ivan ! La plupart des fontaines parisiennes nous offrent une eau potable. Il y en a même une tout à fait exceptionnelle où les gens se pressent en masse pour venir boire son eau. Regardez ce sujet, intéressant.

Depuis presque 20 ans, on vient parfois de très loin jusqu’à cette petite place du 12e arrondissement pour y remplir ses jerricanes et ses bouteilles. Car cette fontaine, un peu particulière, est l’un des trois points d’eau souterrains de Paris alimenté par la nappe de l’Albien. Lors du premier forage, ce puits était artésien. Cette appellation désigne un puits duquel l’eau jaillit naturellement ou suite à un forage et qui doit son nom aux moines de l’abbaye de Lillers, en Artois qui découvrirent ce phénomène en 1126. En 1863, le préfet Haussmann autorise les travaux de forage qui se situent entre 600 et plus de 700 mètres de profondeur sous Paris dans le but d’augmenter le débit de la rivière de la Bièvre mais aussi de compléter les besoins en eau du 13e arrondissement. Le puits de la Butte-aux-Cailles a été le premier rénové et équipé d’une toute nouvelle fontaine plus moderne et tubulaire qui trône désormais au milieu de la place Paul Verlaine. Mais ce n’est pas tout ! Loin des regards, se cache dans les sous-sols de la fontaine un ensemble moderne de pompes et de systèmes de contrôle permettant à cette eau ferrugineuse de remonter jusqu’à la surface. Grâce à toutes ces installations, le puits de la Butte-aux-Cailles continue de distribuer gratuitement une eau très appréciée des parisiens à l’abri de toutes les pollutions modernes. Cette installation souterraine permet de retirer le fer, trop présent dans cette eau et aussi de la refroidir pour des raisons sanitaires.

Sachez Frédéric que la production quotidienne d’eau potable à Paris s’élève à un demi-million de mètres cubes.

Aller on se retrouve très prochainement pour une autre belle histoire d’eau de Paname.

Vous êtes sûr de votre chiffre là ? Bah oui c’est vous qui me l’avez donné !

Eau de Paname : le réservoir de Montsouris - épisode 7

Eau de Paname : le réservoir de Montsouris - épisode 7

Ah Frédéric ! Yvan ! 

Vous vous êtes déjà posé la question : D'où vient l'eau du robinet ? Comment est-elle acheminée jusqu'ici par exemple ? C'est pas par magie. Oh non ce n'est pas par magie ! Et convenez avec moi Yvan que là où nous vous emmenons aujourd'hui, c'est un lieu fantastique. 

Dans le 14ème arrondissement, sur l'un des plus hauts points de Paris, voici l'un des cinq principaux réservoirs de stockage d'eau de la capitale. 

Le réservoir de Montsouris, mis en service en 1974 sert aujourd'hui à l'alimentation en eau potable de tout le centre de Paris. Construit pour accueillir les eaux acheminées par l'aqueduc de la Vanne, le réservoir de Montsouris accueille aujourd'hui l'eau souterraine conduite à Paris par les aqueducs du Loing du Lunain et de la Voulzie. Cette eau jaillit depuis les canalisations verticales nommées tulipes avant d'être distribuée dans les différents compartiments du réservoir. Au plafond, figurent les armoiries de la ville de Paris ainsi que les noms des sources qui l'ont successivement alimenté. Fraicheur et humidité permettent de conserver l'eau à température des sources de 12°C. Mais la vision la plus spectaculaire de Montsouris se découvre quelques mètres plus bas. Ici se trouve le deuxième réservoir avec ses 254 mètres de long et ses 1800 piliers maçonnés qui soutiennent le poids du réservoir supérieur. A son arrivée à Paris, cette eau a déjà parcouru plus de 100 km, protégée de la chaleur ou froid à l'abris de la lumière et de toute contamination. Ce lieu, hautement sécurisé, est aujourd'hui interdit à toute visite. 

 

Les 4 compartiments contiennent environ 200 000 m3 d'eau potable. Oui, sachez que le réservoir de Montsouris représente à lui seul 30 % des capacités de stockage de l'eau de Paris.

Vous êtes sûr qu'on dit Montsouris et pas "Masouris"? Ne faites pas la cruche allez prenez un gorgeon. 

Eau de Paname : le château d'eau de Montmartre - épisode 8

Eau de Paname : le château d'eau de Montmartre - épisode 8

Frédéric ?

Oui Yvan !

Je suis un peu inquiet.

Ah bon mais pourquoi ?

Même un peu perdu.

Beh dites moi !

Oui parce que ne je comprends pas comment on peut être alimenté eu eau potable quand on habite sur les hauteurs de Paname. 

Vous allez regarder le sujet dans un instant parce qu'on va vous emmener au sommet de Paris, en un lieu que connaissent bien les habitants de Montmartre. 

Ah bah ça va mieux !

Visible à des kilomètres à la ronde du haut de ses 43 mètres, c'est l'un des éléments architecturaux majeurs du célèbre quartier de Montmartre. Voici le château d'eau de la butte qui fut construit en 1927, rue du Mont Cenis. Comme le réservoir de Montmartre, situé à quelques mètres de là, il est de couleur blanche, afin de conserver l'harmonie du quartier. Son décor de façade, dans un style architectural néo-byzantin, est semblable à la basilique du Sacré-Cœur . A l'origine, l'édifice n'abritant que 2 cuves d'eau potable dans sa partie supérieure mais en 1938, une troisième cuve fut construite en étage inférieur pour stocker de l'eau non potable. Le château d'eau a depuis une capacité de stockage de 870 m3 d'eau. L'eau potable alimente les habitations de la partie haute de Montmartre ainsi que les commerces et les fontaines à boire situés à une altitude supérieure à 100 mètres. L'eau non potable, elle, sert aux services municipaux, à l'arrosage des parcs et jardins et au nettoyage des rues et des trottoirs. 

Le château de Montmartre culmine à 175 mètres d'altitude, la hauteur de la butte comprise, ce qui en fait un des monuments les plus hauts de la capitale. 

Oui Frédéric, et sachez qu'en plus des habitants de Montmartre, 8 parisiens sur 10 boivent quotidiennement l'eau du robinet ce qui fait à peu près 3 millions d'usagers. 

Allez, on se retrouve très prochainement pour une autre belle histoire d'eau de Paname.

Eau de Paname : le parc de Bagatelle - épisode 9

Eau de Paname : le parc de Bagatelle - épisode 9

Nous continuons notre découverte des eaux de Paname et aujourd'hui on va se mettre au vert mon petit Schtroumpf.

Direction le 18ème siècle. on va découvrir l'un des quatre jardins botaniques de la ville de Paris, magnifique, c'est bucolique, c'est un jardin extraordinaire, regardez. 

Au cœur du bois de Boulogne, ce parc doit son nom à un ancien pavillon et lieu de libertinage, celui de Bagatelle. Le jardin de Bagatelle et la restauration de son petit château sont nés d'un pari entre Marie Antoinette et son beau frère le conte d'Artois qui avait acquis le domaine en 1775.  Il aurait parié d'y construire son domaine en seulement 2 mois. Les plans du site furent dessinés en quelques jours par l'architecte Bélanger et avec plus de 900 ouvriers qui travaillèrent à cette réalisation. Le défi fut relevé et le domaine surgit de terre en 1777 soit à peine 64 jours plus tard. Bagatelle a échappé de justesse à la destruction de la révolution et même s'il a connu plusieurs métamorphoses, il reste le lieu idéal pour des promenades romantiques au milieu de sa roseraie et de son parc aux influences britanniques et chinoises. Le parc s'étend sur 24 hectares, on y retrouve encore l'assortiment rococo très à la mode au 18ème siècle. Sa pagode qui surplombe les rivières, ses miroirs d'eau qui reflètent sa nature luxuriante, ses grottes mais aussi ses cascades artificielles et ses petits ponts qui accompagnent tout au long de l'année et des saisons, les déambulations de milliers de visiteurs. 

Ce parc de Bagatelle accueille régulièrement des expositions et des concerts de musique classique notamment l'été. Et ce parc est entièrement alimenté en eau non potable ce qui permet de faire de sérieuses économies de la ressource. 

Allez, on se retrouve très prochainement pour une autre belle histoire d'eau de Paname. 

Eau de Paname : les thermes de Cluny - épisode 10

Eau de Paname : les thermes de Cluny - épisode 10

Et si on remontait le temps jusqu'au 2ème siècle pour prendre un bain ? Enfin pas vraiment ici Frédéric, on va laisser ce joli plan d'eau aux canards. 

Oh oui surtout que c'est un joli petit coincoin. Non, moi, ce que je vous propose c'est de plonger au cœur du 5ème arrondissement de Paris, que dis-je, de Lutèce, regardez. 

Voici les thermes gallo-romains de Cluny, les vestiges antiques les plus monumentaux du nord de l'Europe. A l'époque ils s'étendaient sur 6000 m2 de bâtiments administratifs, religieux, civils ainsi que des plus grand bains publics de la ville gallo-romaine.  Un système hydraulique profondément enterré comprend des systèmes d'égouts et un chauffage par le sol appelé hypocauste. On y trouve également la salle chaude, le caldarium, équipé de deux fours partiellement préservés qui permettaient de chauffer les bains et la palestre dédiée à la lutte et aux exercices physiques. Enfin, pièce maîtresse des lieux, le frigidarium. Cette salle monumentale donne une idée des prouesses techniques de constructions romaines de l'époque. Sous sa voûte d'arrêtes qui culmine à 14 mètres de hauteur et sa piscine, on distingue encore en partie ses enduits originaux à la teinte rosée et ses reliefs figurant des navires. Après avoir effectué quelques exercices physiques dans la palestre, le baigneur traversait le frigidarium pour gagner les pièces plus chaudes du complexe. S'en suivait alors le parcours thermal dans lequel le baigneur nettoyait son corps.

Associés au plaisir et à la citoyenneté romaine, le principe du parcours thermal ne repose pas du tout sur la baignade mais plutôt sur l'exposition du corps à différentes températures de l'air ou de l'eau. 

Mais surtout Frédéric, les temps ont changé, il est fortement recommandé de prendre une douche. Vous consommerez 60 litres d'eau contre 120 pour un bain. C'est du simple au double. 

Allez, on se retrouve très prochainement pour une autre belle histoire d'eau de Paname.

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