Les Ateliers des Métamorphoses donnent rendez-vous à « L’homme augmenté en eau »

Publié le 10.03.2022

Dans la course au transhumanisme, qu’en est-il de la dépendance de l’être humain à l’eau, enjeu majeur des années à venir ? Serons-nous capables d’être plus autonomes face à nos besoins biologiques, sociaux, agricoles en eau à l’horizon 2050 ? Ce sont les questions auxquelles tentera de répondre le nouvel Atelier des Métamorphoses d’Eau de Paris. A suivre le 14 avril sur Viméo.

Hier, le mythe imaginait de la cire et des plumes pour permettre à Icare de dépasser ses limites. En 2022, les sciences, la technologie, le numérique, l’intelligence artificielle, les biotechnologies ont pris le relais pour accompagner ce projet fantastique, aujourd’hui civilisationnel, d’augmenter les capacités physiques et intellectuelles de l’être humain.

Dans cette course au transhumanisme, qu’en est-il de notre dépendance à l’eau, enjeu majeur des années à venir ? Serons-nous capables d’être plus autonome face à nos besoins biologiques, sociaux, agricoles en eau à l’horizon 2050 ? C’est la question que pose ce nouvel Atelier des Métamorphoses, alors que le Musée de l’Homme présente « Aux frontières de l’humain », une exposition qui interroge notre part d’humanité dans un contexte d’urgence environnementale et de pertes de repères.

 

Un débat, trois partis pris

 

  • Nous traiterons de nos capacités à dépasser nos limites biologiques pour être moins dépendants de nos besoins en eau, par l’apport de technologie intérieure et extérieure au corps humain. Le « Distille », ce vêtement et système de recyclage des eaux corporelles que Frank Herbert a imaginé dans son ouvrage Dune en 1965 aura-t-il une chance d’exister, pour quelles situations et quels usages ? C’est de l’homme « prothésé » ou « équipé » dont il sera question ici.
  • Le besoin en eau de l’homme est autant un besoin biologique qu’un besoin sociétal (sanitaire, alimentaire, énergique, vestimentaire, de confort). C’est un regard sur l’homme dans son écosystème social et naturel que nous porterons, un « homme éco-augmenté ». Face à la rareté de l’eau à horizon 2050, on pourra s’interroger en particulier sur les perspectives qu’offrira en 2050 le CRISPR-Cas9 ? Cette technique révolutionnaire d’édition du génome permettra-t-elle de modifier le génome végétal pour des semences moins « aquavores » ? Est-ce cette approche que nous défendons ?
  • Enfin, en écho aux propos de l’explorateur Christian Clot, qui a traversé en 2016-2017 les quatre milieux terrestres les plus extrêmes pour mesurer les capacités d’adaptation de l’homme, nous questionnerons l’approche du tout-solutionnisme technologique et scientifique que sous-tend l’idée d’homme augmenté. Quelle alternative envisager faisant appel aux capacités intrinsèques du vivant humain à s’adapter ? C’est « l’homme auto-augmenté en eau » que nous voulons enfin sonder.

Les intervenants

  • Christian Clot - Explorateur-chercheur Franco-Suisse, Christian Clot se consacre depuis plus de vingt ans à l’exploration et à la recherche scientifique. Il a monté et dirigé des expéditions sur tous les types de terrains terrestres et marins. Il dirige depuis 2014 le Human Adaptation Institute qui étudie les capacités humaines d’adaptation cognitives et physiologiques en situation réelle. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, films et VP de la Société des Explorateurs. Sa dernière publication, « Au cœur des extrêmes » (Robert Laffont -2018), évoque la traversée successive des quatre milieux les plus extrêmes de la planète, une première mondiale !
  • Benjamin Gestin - Animateur des Ateliers des Métamorphoses, espace de réflexion sur la prospective de l’eau et des territoires, Benjamin Gestin est Directeur général d’Eau de Paris.
  • Guillaume Levrier - Enseignant au collège universitaire de Sciences-Po, Guillaume Levrier est également doctorant au CEVIPOF en Politique Comparée. Ses travaux de recherche portent sur l’analyse des mécanismes de prise de décision (en Europe, Chine, USA) aboutissant à des politiques publiques en matière d’édition du génome (Crispr-Cas9).
  • Jean-Sébastien Steyer - Paléontologue au CNRS et au Muséum de Paris (MNHN), Jean-Sébastien Steyer est l’un des rares spécialistes à parcourir le monde à la recherche de fossiles pour étudier la vie sur Terre avant les dinosaures. Passionné de vulgarisation, il est auteur d’une centaine d’articles scientifiques et d’une douzaine de livres grand public. Passionné de science -fiction, il co-anime la rubrique science-fiction du magazine Pour la science. Jean-Sébastien Steyer utilise le passé pour mieux appréhender le futur et les évolutions du vivant.

 

Eau de Paris & « L’homme augmenté en eau »

Dans le débat sur le changement climatique, l’eau est très peu visible. Or, d’une part il n’y aura pas d’énergie, d’agriculture, de biodiversité, de confort urbain ou sociétal sans eau. D’autre part, la rareté de la ressource va créer des rapports de force entre les différents utilisateurs, agriculteurs, industriels, collectivités, citoyens.

Le solutionnisme technologique et scientifique est-il la seule voie possible aux stratégies d’adaptation et à l’évolution de l’homme au XXIe siècle ? Cette question concerne particulièrement Eau de Paris qui promeut une vision équilibrée de la gestion de l’eau, entre approche préventive (partenariats avec les acteurs locaux pour modifier les pratiques et éviter les pollutions de l’eau en amont de leur captage) et approche curative (recours à la technologie pour produire de l’eau potable). Par ailleurs, très engagée auprès des agriculteurs locaux, tout ce qui a trait à ce secteur et à l’évolution des semences ne peut que l’intéresser.

Engagée dans une démarche de prospective comportementale, technologique et scientifique. Eau de Paris cherche à comprendre si les tendances, les ruptures sociétales et écologiques, les changements générationnels, les avancées technologiques et numériques peuvent impacter sa mission de service public de l’eau. On sait aujourd’hui combien certaines œuvres de science-fiction ont fait preuve d’une extraordinaire clairvoyance, dévoilant les espoirs mais aussi les craintes qu’inspire le progrès technologique. Telle l’œuvre de Frank Herbert, Dune (1965), avec son vêtement de recyclage des eaux corporelles, le « Distille », et sa référence à l’évolution des espèces pour s’adapter à un nouvel environnement (la souris du désert).

« L’homme augmenté en eau » pose en creux la question de notre capacité collective à être plus sobre en eau.

  • Ateliers Des Métamorphoses #7 - L'homme augmenté en eau

    Avec le dérèglement climatique, un sentiment d’urgence grandit, et en toile de fond, un enjeu planétaire crucial se dessine : adapter l’homme à une disponibilité différente de la ressource en eau, laquelle invite à se poser collectivement la question de l’accès, quantitatif et qualitatif, à cette ressource. La technologie sera-t-elle le seul recours à nos capacités d’adaptation ? Pourquoi l’Homme ne serait-il pas capable de « s’auto- augmenter » ?

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