Atelier des Métamorphoses #14 : L’eau, sentinelle d’un renouveau démocratique

Publié le 15.10.2025

Type Conférence

Heures

16 h - 18 h 30, accueil à partir de 15 h 30

Date de début Du 09.12.2025 Date de fin au 09.12.2025

Emplacement Sciences Po (27 rue Saint Guillaume – 75007) et à distance sur Viméo

Face à l’urgence climatique et à la montée des tensions sociales, l’eau devient un enjeu central de mobilisation citoyenne. Sur le terrain, devant le juge ou dans les assemblées représentatives, des voix montent pour défendre son avenir. Contestation, judiciarisation, participation : quelles voies pour l’eau demain ? L’eau serait-elle devenue la sentinelle d’un renouveau démocratique ? C’est le sujet de la prochaine session des Ateliers des Métamorphoses.


Avec

  • Benjamin Gestin, directeur général d'Eau de Paris

 

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Je regarde sur Viméo 

La France a une longue tradition de la mobilisation et de la contestation collectives sur les enjeux environnementaux et climatiques. Aujourd’hui, force est de constater que ces contestations s’accroissent dans un triple contexte de moindre disponibilité de l’eau, de backlash écologique et de crise de la démocratie représentative. Mais surtout, elles s’accroissent dans un mouvement parallèle à la prise de conscience que notre qualité de vie quotidienne, notre santé et celle des générations futures sont désormais en question.

Organisé de longue date en parlements locaux de l’eau – les comités de bassin, uniquement marqués, jusqu’à récemment, par des contestations locales peu médiatisées, le secteur de l’eau connait depuis une recrudescence de conflits d’usages et de démarches de judiciarisation à forte résonnance nationale. Dans le même temps, le secteur n’a jamais autant fait l’objet de démarches locales de participation citoyenne. 

Nous sommes à un carrefour qui nous interroge sur l’avenir de l’eau à un moment où la démocratie représentative ne semble plus remplir son rôle. Entre contestation, judiciarisation et participation, par quelles voix s’exprimeront les citoyen·nes, les associations et les collectivités demain ?

L’arme de la société civile et des acteurs publics sera-t-elle le droit pour contraindre l’administration et les industries ? La protestation pour réclamer un changement impératif ? La participation à la gouvernance pour impulser de réels changements ?

Patrimoine local et vital, éminemment émotionnel, à l'articulation de nombreuses politiques publiques, l’eau porte-t-elle la capacité à fédérer les acteurs locaux et les citoyen·nes plutôt qu’à les diviser de manière individualiste ou corporatiste ? À quoi les acteurs de l’eau, élu·es ou opérateurs de proximité, doivent-ils se préparer ou que doivent-ils favoriser ?

L’eau peut-elle se parer du statut de sentinelle d’un renouveau démocratique ?

Les intervenant·es  

Loïc Blondiaux, professeur de science politique à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne où il dirige le master "Ingénierie de la concertation". Il est également chercheur au Centre Européen de Sociologie et de Science politique (Paris I-Cnrs-Ehess). En 2020, il est nommé membre de la Commission nationale du débat public (collège des personnalités qualifiées). 
Parmi ses nombreuses fonctions, notons que Loïc Blondiaux est aussi membre de la direction collégiale du GIS « Démocratie et Participation » (CNRS), membre du conseil d’administration de l’Institut de la Concertation et de la Participation Citoyenne Membre du conseil scientifique de la Fondation pour la Nature et l’Homme. Il a été membre du comité de gouvernance de la Convention citoyenne sur le climat. Il dirige la revue Participations, revue de sciences sociales sur la citoyenneté et la démocratie (De Boeck éditeur), depuis 2010 et a publié entre autres Le tournant délibératif de la démocratie, 2021 aux Presses de Sciences Po et La démocratie écologique, 2022, Hermann.

Emeline Hassenforder, chercheuse en ingénierie et évaluation des démarches participatives dans le domaine de la gouvernance de l’eau et des territoires. Elle travaille pour le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) au sein de l’Unité Gestion de l’Eau, Acteurs, Usages à Montpellier.  Emeline Hassenforder a une forte expérience à l’international : en Europe (France, Italie, Slovénie, Autriche, Suisse en post-doctorat), en Afrique (Ouganda et Ethiopie en doctorat) et sur les bassins transfrontaliers dans 35 pays. Travaillant depuis 20 ans sur les questions d’eau, elle a co-rédigé en 2024 un ouvrage pour l’INRAE intitulé Transformative Participation for Socio-Ecological Sustainbility : Around the CoOPLAGE Pathways, des approches participatives pour accompagner les acteurs dans la co-construction de solutions et de politiques adaptées aux défis socio-écologiques actuels.

Adeline Paradeise est juriste chez Notre Affaire à Tous. Ancienne avocate, elle met son expertise au service du renforcement des droits environnementaux et des associations. 
À l’origine de « L'Affaire du siècle », cette association qui fête ses dix ans cette année, utilise le droit comme levier stratégique de lutte contre la triple crise environnementale : climat, biodiversité et pollution. L’association est l’un des acteurs majeurs de « Justice pour le Vivant » qui vient de remporter un grand succès le 3 septembre 2025. Elle a participé collectivement à la judiciarisation de deux affaires portant sur des enjeux de pollution de l’eau : l’affaire des Forages pétroliers à Nonville (77) aux côtés d’Eau de Paris (2024) ; l’affaire Arkema-Daikin de 2024, contre qui la Métropole de Lyon a porté plainte dans le cadre d’une action de lutte contre les polluants dits éternels.

Cette session sera animée par Benjamin Gestin, Directeur général d'Eau de Paris. 

La conférence est issue d'un partenariat avec Sciences Po 

En pratique

Atelier organisé en présentiel et en distanciel, événement gratuit.
Le mardi 9 décembre 2025 de 16 h à 18 h 30, accueil à partir de 15 h 30
Sciences Po, 27 rue Saint Guillaume - 75007 Paris

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