#ZoéEnExpédition : les résultats de l'expédition 2022

Publié le 05.12.2022

Chaque année, 100 000 tonnes de plastique sont déversées dans la Mer Méditerranée, plaçant cette dernière sur le podium des environnements marins les plus pollués au monde.
Cet été, Zoé, alternante chez Eau de Paris, a embarqué à bord du Bonita, le bateau d'Expédition Med, pour participer à une campagne scientifique d'éco-volontariat sur la pollution plastique en mer Méditerranée. Après six semaines de navigation et des analyses approfondies, l'heure est maintenant aux résultats.

Grâce à son laboratoire citoyen, l'association Expédition Med mène tous les ans depuis 2009 des campagnes de recherches scientifiques et participatives. L'objectif de ces expéditions est à la fois de cartographier la pollution plastique en Méditerranée mais aussi de sensibiliser les pays alentours à l'impact de cette pollution sur les écosystèmes.  

Retour d'expérience de l'équipage

Eau de Paris en mission d'éco-volontariat avec Expédition Med

Une semaine en Méditerranée de lutte contre la pollution plastique. 

En août dernier, Zoé, notre envoyée spéciale a embarqué pour une semaine d'éco-volontariat en mer Méditerranée à bord du bateau d'Expédition Med. Cette association mène tous les ans des campagnes de recherche scientifique et participative, visant à évaluer la pollution plastique en mer Méditerranée, ainsi que ses effets néfastes à moyen et long terme.

Retour en images sur cette semaine !

Qu'avez-vous appris lors de cette semaine sur le bateau ?

Cédric, éco-volontaire : J'ai appris des choses sur la plastisphère notamment, avec ces plastiques qui ne se dégradent quasiment pas, qui sont colonisés par des bactéries et ces bactéries voyagent plus qu'elles ne le devraient et vont potentiellement coloniser des endroit qu'elles ne devraient pas. Tout ça c'est un peu inquiétant mais c'est rassurant aussi de savoir que des personnes sont sur le sujet et essaient de collecter des données pour faire bouger nos politiques et nos industriels.

Isis, éco-volontaire : C'est vrai que si à l'échelle d'un prélèvement on trouve rien qu'une cinquantaine de micro-plastiques, c'est vrai que si on met ça en perspective avec la quantité, le volume d'eau qu'on a dans la mer et les océans en général ça fait peur. On se dit qu'il y en a vraiment partout.

Valentine, éco-volontaire : C'était extrêmement intéressant aussi au regard des prélèvements qu'on a fait entre la Corse et l'Italie. C'est assez édifiant parce qu'on a vraiment ramassé énormément de plastique et du coup ça ne peut que nous sensibiliser davantage à la protection de l'océan et à la nécessité d'agir le plus rapidement possible. 

Que retenez-vous de cette expérience ?

Nicole, éco-volontaire : L'ambiance a vraiment été très conviviale, très, je ne sais pas, très, top!

Marc, assistant scientifique : Ce sentiment de vivre pendant une semaine avec des personnes sur un sujet qu'on a en commun, sur des activités qu'on fait ensemble,

Eva, cuisto de l'expédition : On a tous des sensibilités communes qui font qu'on est là sur ce bateau l'été et en même temps tout le monde a des raisons un peu différentes, des chemins de vie différents donc c'est super intéressant.

Camille, responsable scientifique : Il n'y a aucune semaine qui s'est ressemblée mais c'est une aventure humaine qui est dingue, très intense. Là, ça fait 6 semaines et on a à la fois l'impression que ça fait 2 jours qu'on est partis et que ça fait 6 mois qu'on est sur un bateau au milieu de la Méditerranée.

Un message à transmettre au monde ?

Giulio, capitaine du bateau : Si j'ai un message, c'est plutôt d'avoir le sens de la mesure dans les choses qu'on fait. Le plastique c'est très bien mais il ne faut pas exagérer.

Marc, assistant scientifique : C'est vraiment un pollution qui existe, qui est présente, qui est là et il va falloir qu'on aille tous dans la bonne direction pour réduire cette pollution au maximum.

Camille, responsable scientifique :  A chaque fois qu'on achète un objet emballé dans du plastique c'est bien de se poser la question de l'avenir de cet emballage là même si ce n'est pas toujours simple de ne pas consommer de plastique.

Bruno, chef de l'expédition et fondateur d'Expédition Med : Si on veut trouver des solutions, il va falloir vraiment collaborer avec l'ensemble des pays riverains de la Méditerranée. Donc, s'il y avait un message à faire passer, pour limiter notre empreinte plastique en mer mais qui est plutôt à terre, parce qu'on le sait, l'ensemble des déchets qu'on retrouve en mer proviennent principalement de la terre, notamment par les fleuves et les rivières. Il faut que chacun, au quotidien, puisse aussi prendre conscience que c'est vraiment le citoyen qui a une capacité d'action pour limiter l'arrivée des déchets plastiques en mer. Donc chacun peut au quotidien, trouver des solutions pour limiter son empreinte plastique.

Eau de Paris x Expédition Med

 

Les différents projets scientifiques

Chaque année, l'association s'engage dans l'avancée de plusieurs projets de recherche scientifique et collecte des données pour enrichir la connaissance du plastique en mer Méditerranée.

La quantification et la caractérisation des microplastiques de surface 

Expédition Med participe au projet d'étude des microplastiques de surface dans le but d’avoir des données sur la quantité et la typologie du plastique se trouvant  en mer Méditerranée.

Les microplastiques sont récupérés grâce à un filet Manta puis triés dans une colonne de tamis suivant leur taille, leur forme et leur couleur. Une fois l’ensemble des microplastiques récupérés, ils sont observés à la loupe binoculaire avant de subir une analyse chimique. 

Filet manta utilisé pour prélever les micro plastiques à la surface de la mer Méditerranée
Colonne de tamis utilisée pour trier le plastique prélevé à la surface de la mer Méditerranée
Une fois triés les plastiques sont disposés dans des boîtes en verre pour être observés à la loupe binoculaire et pris en photo

L'étude de la plastisphère en mer et dans les ports 

La plastisphère désigne le nouvel habitat créé par le plastique pour différents microorganismes.

Le projet auquel participe Expédition Med a pour objectif de collecter des morceaux de plastique colonisés par ces microorganismes pour en étudier leur diversité et leur pathogénicité. Les plastiques colonisés sont collectés grâce au filet Manta ou manuellement en mer et dans les ports avant d’être envoyés en laboratoire pour être analysés.

Morceau de plastique colonisé trouvé dans le port de Porto-Vecchio

Les autres projets 

Expédition Med participe également aux projets suivants : 

  • L'étude des microplastiques dans la colonne d'eau 
  • L'étude d'un nouvel indicateur de pollution : le ratio plancton / plastique
  • L'inventaire des insectes terrestres en mer

Pour en savoir plus, n'hésitez pas à consulter le rapport complet de l'Expédition 2022

Le bilan scientifique de l'expédition 2022

  • 58 prélèvements

    pour l'étude des microplastiques de surface.

  • 19 prélèvements

    de déchets plastiques pour l'inventaire de la plastisphère.

  • 2 prélèvements

    pour l'étude des microplastiques dans la colonne d'eau.

  • 6 prélèvements

    pour l'étude de l'indicateur de pollution plancton/plastique.

  • 11 échantilllons

    d'insectes terrestres retrouvés à la surface de la mer.

Lors de l'Expédition 2022, l'ensemble des prélèvements contenaient du plastique. Sur les 58 prélèvements réalisés à la surface de la mer, 51 d'entre eux ont été triés et analysés à bord, totalisant 8480 particules de plastiques supérieures à 1 millimètres. Ces résultats constituent des records de concentration de microplastiques notamment pour les prélèvements réalisés en mer Méditerranée. Les 7 prélèvements restants, appelés "échantillons pédagogiques" seront utilisés lors d'actions de sensibilisation tout au long de l'année. 

Rapport complet de l'Expédition 2022

Pour en savoir plus sur les projets scientifiques et les résultats de l'Expédition 2022, consultez le rapport complet d'Expédition Med